L'AFEV dénonce Acadomia...

Publié le par SEP (Syndicat de l'Education Populaire)


Éducation : quand l'État travaille à sa propre perte...


Source : www.tessolidaire.com  (07/01/2008)
 

L'AFEV
(association de la Fondation étudiante pour la ville) se définit comme un jeune mouvement d'éducation populaire
spécialisé dans la mobilisation d'étudiants dans l'accompagnement scolaire d'élèves en difficulté. Jeune, pragmatique, ne répugnant pas à la médiatisation ni au compagnonnage avec des entreprises ou les pouvoirs républicains établis quels qu'ils soient, cette association est aussi à la pointe des combats pour une image revalorisée des jeunes, le service civil ou une école de qualité...
 

C'est à tous ces titres qu'elle s'est émue récemment et même, écrit elle, "insurgée" contre une campagne publicitaire d'Acadomia, entreprise privée cotée en bourse et leader du soutien scolaire à domicile en France.
 

Visible à la une du site www.acadomia.fr, cette campagne présente des personnages dans des positions victorieuses et proférant des slogans triomphants : "Elle a pris le pouvoir sur le français" ou "Elle a gagné la bataille contre l'histoire", avec toujours le même slogan en conclusion : "on croit au potentiel de chaque enfant".
" Ces images suscitent un certain malaise", écrit l'AFEV qui y voit le "modèle d'une école qui n'a plus grand-chose de républicain (...), un champ de bataille où le savoir serait uniquement affaire de pouvoir et de domination et où certains seraient armés (grâce au coaching scolaire payant) pendant que d'autres partent sans munitions affronter un combat perdu d'avance".
 

Tout est dit : si Acadomia et d'autres marchands de rêves de réussite scolaire prospèrent, y compris, d'une certaine façon l'AFEV, c'est sur les décombres d'une Éducation nationale n'assurant plus, pour l'instant, l'égalité des chances ni l'accompagnement renforcé des élèves les moins nantis tant financièrement qu'intellectuellement face à la culture française.
 

Le pire est qu'Acadomia et ses semblables sont largement financés sur des réductions d'impôts consenties à des familles solvables au titre des services de proximité, donc par une forme de cet argent public qui fait défaut, par ailleurs à l'école de la République !
 

On est là dans l'exact contraire de l'économie sociale et solidaire
: il n'y a pas des initiatives privées collectives venant enrichir l'action publique autour des valeurs humanistes; nous sommes dans un cas de figure où l'Etat, via de l'évasion fiscale, finance des entreprises privées capitalistes pour rémunérer leurs actionnaires avec des sommes et sur des missions relevant du cœur même du métier de l'Education nationale. On n'est pas loin d'une forfaiture.
Encore aggravée par le fait que des enseignants agents de l'État travaillent aussi, parfois, pour Acadomia !
 
 
Face à tant de coupable absurdité, l'AFEV marque sa différence, celle de l'ESS. Elle, agit, elle, avec des étudiants engagés dans des logiques de volontariat et de bénévolat auprès de familles qui, pour la plupart, n'ont pas les moyens de s'offrir Acadomia, même si cette entreprise jouant sur l'angoisse des parents prospère aussi dans les milieux démunis.
 

Ses volontaires, conclut-elle, "sont de jeunes citoyens qui agissent simplement mais concrètement contre les inégalités, qui pensent que le savoir n'est pas qu'affaire de pouvoir, que l'éducation est l'affaire de tous, et que la solidarité est un modèle plus attractif que la compétition voire même, in fine, plus efficient".
 

Ce n'est pas le seul cas où les associations se montrent plus républicaines que l'État; la défense de l'environnement, des droits de l'Homme ou de la solidarité internationale en regorgent. Mais c'est l'un des plus révoltants. Qui "rompra" avec ce modèle ?
 
 

Publié dans Politiques publiques

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