Les préoccupations des salariées : niveau des salaires et baisse du pouvoir d'achat

Publié le par SEP (Syndicat de l'Education Populaire)



Focalisés sur leur pouvoir d'achat, les salariés montrent un regain d'inquiétude pour l'avenir



Source : Les Echos [ 22
/11/07 ] - Voir les commentaires publiés (4)


Interrogés début novembre par Ipsos pour l'Observatoire des acteurs du travail Manpower-LCI-« Les Echos », les salariés sont 51 % à se dire préoccupés par leur salaire et 44 % à anticiper une baisse de pouvoir d'achat. Six mois après l'élection de Nicolas Sarkozy, les chefs d'entreprise, eux, balancent entre confiance et pessimisme.
 

Attendue par les grévistes et les usagers des transports publics, l'intervention télévisée du président de la République, dont la date n'est toujours pas fixée, l'est aussi, assurément, par les salariés. Nicolas Sarkozy a promis « des initiatives pour répondre à l'angoissante question du pouvoir d'achat, de la croissance et de l'emploi » ? Cela tombe bien ! Selon la quatrième vague trimestrielle de l'Observatoire des acteurs du travail réalisée par Ipsos, en partenariat avec l'Institut Manpower pour l'emploi, pour LCI et « Les Echos », le pouvoir d'achat est plus que jamais l'une des principales préoccupations des salariés.

Interrogés début novembre, ces derniers sont 51 % à s'inquiéter de leur niveau de salaire, contre 46 % en juin, chiffre qui était resté stable depuis un an. Ce thème salarial connaît aujourd'hui une nette poussée tandis qu'à l'inverse le temps consacré au travail est un moindre souci, souligne Ipsos. La tendance est plus forte dans le public (+ 8 points) que dans le privé (+ 4 points).


Le privé de plus en plus touché

Globalement, si un salarié sur trois a toujours le sentiment d'être mal payé, le pessimisme gagne du terrain : pour les mois qui viennent, 44 % des personnes interrogées anticipent une baisse de leur pouvoir d'achat. Tout se passe comme si « l'effet Sarkozy » était désormais balayé : en juillet, après l'élection présidentielle, les salariés étaient deux fois moins nombreux à broyer du noir sur cette question.

De tous leurs sentiments sur leur situation personnelle globale, l'inquiétude est toujours en tête (39 % des personnes interrogées, + 2 points) et touche de plus en plus le secteur privé (+ 4 points) et les plus de 35 ans (+ 8 points). A contrario, les moins de 35 ans montrent davantage de satisfaction et de motivation. Enfin, quand on demande aujourd'hui aux salariés ce qu'ils pensent de l'évolution de la situation économique et sociale du pays, ils se montrent inquiets à 80 %. Ceux qui croient à un conflit social dans leur entreprise ne sont pourtant pas plus nombreux qu'il y a quatre mois. Pas plus que ceux qui seraient prêts à participer à une grève (52 %).


BTP, commerce et industrie

Les salariés n'ont en tout cas pas grand-chose, semble-t-il, à attendre de leur employeur. Dans trois cas sur cinq, ils ne font pas confiance à leur patron pour leur proposer, « autant que possible », un niveau de rémunération correspondant à leur mérite. De fait, selon Ipsos, les chefs d'entreprise ne sont plus que 35 % à penser pouvoir augmenter les salaires, contre 50 % en juillet. La chute est particulièrement forte dans les entreprises de moins de 50 salariés, elle est accrue dans le BTP et le commerce, et surtout dans l'industrie. Elle fait écho à un état d'esprit mitigé de dirigeants : sur la situation de leur propre entreprise, un tiers d'entre eux sont aussi inquiets qu'il y a un an, mais un quart d'entre eux se déclare plus confiants. Sur la situation économique et sociale du pays, le pessimisme, en revanche, l'emporte largement.


GUILLAUME DELACROIX

Publié dans Mobilisations

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