Les policiers, premières victimes de la politique de Saykozy !

Publié le par SEP (Syndicat de l'Education Populaire)

 

 

Les tensions entre la police et la population inquiètent associations et syndicats

 

 

PARIS (AFP) - Au-delà des événements qui se sont produits mardi soir à la gare du Nord à Paris, certains syndicats de policiers et des associations s'inquiètent de la crispation des relations entre certaines catégories de la population française et les forces de l'ordre. Le contrôle d'un resquilleur par des agents de la RATP a dégénéré après l'arrivée des policiers appelés en renfort, qui ont d'abord eu affaire à des jeunes en colère avant de faire face à des casseurs. Tous les syndicats de policiers ont souligné la régularité et l'efficacité de l'intervention de leurs collègues, mais divergent sur l'analyse du contexte d'un tel événement.

 

"Lorsque la personne interpellée s'est mise à hurler, on a vu un mouvement de foule hostile aux bleus marines", rapporte Joaquin Masanet, de l'UNSA Police, premier syndicat de gardiens de la paix. Pour lui, "le scénario devient presque classique : dès l'instant où des policiers ou agents veulent contrôler quelqu'un, la foule ne cherche pas à comprendre et se retourne contre l'uniforme". Un phénomène similaire avait été observé près de l'école Rampal (XIXe arrondissement) lorsque l'interpellation d'un Chinois en situation irrégulière, grand-père d'un élève, avait provoqué une levée de boucliers de parents.

 

 

 

Ce type de réactions traduit "un malaise, celui de la qualité du lien de la police avec la population, particulièrement avec les jeunes", analyse Sebastian Roché, auteur de "Frisson de l'émeute, violences urbaines et banlieues" (Le Seuil, 2006). "La police française souffre d'un déficit de légitimité", ajoute le sociologue. "Si les choses perdurent, il existe un véritable risque d'hystérisation des rapports police-jeunesse", s'alarme Nicolas Comte, du Syndicat général de la police FO. La Ligue des Droits de l'Homme parle, elle, d'une "militarisation" de la police dans les quartiers populaires depuis 5 ans, qui "provoque des réactions de tension: on signifie que la police est une force de répression utilisée contre une population considérée comme dangereuse", fait valoir Jean-Pierre Dubois, son président.

 

 

 

Cette tension, qui s'était muée en explosion urbaine en novembre 2005, "n'a pas été résorbée parce que les causes sont toujours là : il n'y a toujours pas de police de proximité et la police a toujours comme consigne de faire du chiffre", déplore Samuel Thomas, vice-président de SOS Racisme. Le Conseil Représentatif des Associations Noires (CRAN) reçoit "de plus en plus de messages qui font état d'une recrudescence de contrôles policiers que l'on ne peut pas déconnecter du débat pernicieux sur l'immigration et l'identité nationale", s'inquiète Patrick Los, président du CRAN. "L'agressivité, les policiers la ressentent aussi. Ils sont les premières victimes de la politique de (l'ancien ministre de l'Intérieur) Sarkozy", estime Jean-Pierre Dubois.

 

 

 

Alors que certains parlent de "fossé" ou de "fracture" entre la police et la population, des syndicats de policiers font une analyse moins alarmiste de la situation. "La défiance a toujours existé en France", pays de "culture révolutionnaire qui fait se défier de la police et des gendarmes", souligne Davis Barbas, du SNOP UNSA, syndicat majoritaire des officiers de police. Si "fracture" il y a, elle n'est pas avec les jeunes mais "avec les délinquants", affirme de son côté Synergie-Officiers. La défiance envers la police serait le fait de 2 franges de la population, selon Alliance (2e chez les gardiens de la paix) : "les voyous, de plus en plus violents", et ceux qui contestent aux policiers "leur mission de répression".

 

 

Publié dans Vie syndicale

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