Présidentielles : Réponses à nos questions

Publié le par SEP (Syndicat de l'Education Populaire)

 

Élection présidentielle

 

 

Le temps des réponses

 

Le SEP a interpellé les partis politiques puis les candidats à l’élection présidentielle à partir des « 20 propositions pour une politique rénovée d’éducation populaire » élaborées par le syndicat et largement diffusées. Le temps est maintenant venu de rendre compte des réponses (ou non) que nous avons reçues.

 

Notre interpellation des politiques

 

Nous leur avons rappelé notre conviction que notre avenir passe par l’éducation. Pour nous l’éducation ce n’est pas seulement l’école, c’est également l’ensemble des démarches et actions éducatives. Eduquer tout au long de la vie, faire de chacun le co-auteur de sa vie et du monde dans lequel il vit, donner un sens à la citoyenneté, éveiller le sens critique et le libre arbitre, agir pour l’émancipation individuelle et collective, tout cela porte un nom : l’éducation populaire.

 Nous avons insisté sur le fait que le SEP milite pour la promotion et la défense de l’éducation populaire et de l’ensemble de ses personnels. Les « 20 propositions pour une politique rénovée de l’éducation populaire » que nous avons élaborées s’appuient avant tout sur la nécessité d’une loi d’orientation sur l’éducation populaire : cadre indispensable pour fixer les objectifs, le rôle des différents niveaux d’intervention, les moyens mis en œuvre au service de cette politique.

 

 

 

Pour nous il s’agit en effet :

 

-         De réaffirmer la mission éducatrice de l’Etat, son rôle de garant de l’égalité des citoyens et des territoires et de renforcer son action d’impulsion. Pour cela, il se doit d’avoir un département ministériel fort et reconnu dans le champ de l’éducation populaire et des personnels en nombre renforcés dans leurs missions techniques et pédagogiques.

-         De reconnaître la place des collectivités territoriales de plus en plus présentes dans les politiques de proximité et donc de clarifier leur domaine d’intervention en particulier dans les actions en faveur de la jeunesse et de la démocratie participative.

-         De valoriser les associations comme acteurs incontournables de l’apprentissage de la démocratie, de les aider  davantage dans la durée pour leur projet associatif et non au coup par coup des dispositifs, de reconnaître et de valoriser leurs militants et leurs professionnels.

-         De donner un véritable statut à l’animation à l’hôpital, complémentaire aux soins, qui garantit le respect de la personne humaine et le maintien d’une vie sociale.

 

Des demandes de rendez-vous

Nous leur avons demandé de les rencontrer pour échanger avec eux sur nos propositions et les leurs dans le domaine de l’éducation populaire.

Dans le même temps, notre fédération, l’UNSA Education et notre union, l’UNSA ont sollicité les candidats pour évoquer avec eux plus globalement nos revendications éducatives et interprofessionnelles.

 

 

 

 

Leurs réponses

Deux non réponses :

Si l’UNSA a été reçu par Nicolas Sarkozy pour évoquer les questions sociales (protection sociale, sécurisation des parcours professionnels, représentativité syndicale…), ni l’UNSA Education ni le SEP n’ont eu (pour l’instant) de réponse du candidat de l’UMP : l’éducation ne semble pas faire partie de ses priorités.

Nous n’avons pas non plus eu de réponse de la part des Verts. C’est également le cas de l’UNSA qui n’a pas réussi à rencontrer Dominique Voynet.

 

Et une réponse :

Le PRG avait le premier répondu à notre courrier, apportant son soutien à notre démarche, avant de prendre la décision de ne pas présenter de candidats à la présidence de la république et de soutenir la candidature de Ségolène Royal.

 

 

Les rencontres

Au-delà des accusés de réception, trois candidats ont répondu à notre demande de rencontre, pas directement avec eux, leur emploi du temps ne le leur permettant pas, mais avec leurs collaborateurs. Dans l’ordre des rendez-vous :

 

PCF : Renforcer le rôle de l’Etat avec un ministère de la vie associative Gilles Garnier au nom de Marie-George Buffet (qui a rencontré l’UNSA) a reçu longuement le SEP au siège du parti communiste. Ensemble nous avons balayé les 20 propositions avec un interlocuteur déjà bien au fait de la question. Nous avons constaté un accord entre nous sur la nécessité de renforcer le rôle et les moyens de l’Etat et de mieux aider et garantir la pérennité des associations d’éducation populaire. Le parti communiste apparaît comme favorable à une loi d’orientation qui précise la place de chaque niveau d’intervention. Par contre nous avons dit notre méfiance par rapport à la création d’un ministère de la vie associative dans lequel serait incluse l’éducation populaire.

 

UDF : Priorité à la création des emplois productifs

Au siège de campagne de François Bayrou (le candidat a reçu l’UNSA Education et l’UNSA), le député de la Loire François Rochebloine nous a consacré une petite demie heure. Bien au courant du dossier, il a surtout insisté sur le besoin de créer des emplois directement productifs, ce qui n’est pas le cas des animateurs et des fonctionnaires et sur l’impossibilité pour les collectivités territoriales de se substituer sans cesse au désengagement de l’Etat.

 

PS – Désir d’avenir : Des états généraux pour l’éducation dans toutes ses dimensions

Après un courrier précisant la proximité de nos propositions avec celles de son pacte présidentiel et son souhait d’organiser des Etats généraux de l’éducation, Ségolène Royal(qui a reçu l’UNSA) nous a proposé une rencontre avec ses conseillers « éducation » de désir d’avenir. Durant une heure de travail avec Maya Akkari (enseignante) et M Puig (inspecteur d’académie) nous avons évoqué la complémentarité des actions éducatives et la nécessité d’une éducation tout au long de la vie. Ils nous ont dit ne pas croire à la mise en place d’une « super structure » qui organiserait la totalité du champ. Pour autant, ils partagent notre conviction qu’il est nécessaire (et ils n’ont pas exclu que cela passe par une loi d’orientation) de mettre en cohérence l’intervention des différents acteurs.

C’est dans ce même sens que nous avons évoqué la place de l’éducation populaire avec Vincent Peillon au siège du parti socialiste lorsqu’il a reçu au nom de la candidate, la délégation de l’UNSA Education dont le SEP faisait partie.

 

 

D’une élection à l’autre, le SEP continue d’interpeller les politiques

Il revient à présent à chacun de se faire son opinion et de décider pour qui il va voter. Il va de soi que bien des sujets sont en jeu dans cette élection présidentielle et que tous méritent d’être analysés.

Le SEP a interpellé dans son domaine de compétence et à partir de ses mandats. Au PC, à l’UDF et au PS nous avons été reçu par des conseillers connaissant l’éducation populaire, avec qui nous pouvions donc échanger, que nous soyons en accord ou pas sur les actions à réaliser. Nous regrettons de n’avoir pu rencontrer les représentants des candidats de l’UMP et des Verts.

Nous n’avons pas la naïveté de penser que nos souhaits vont être réalisés. Mais nous avons atteint un premier objectif, celui de donner une place à l’éducation populaire dans la campagne électorale.

Une élection peut en cacher une autre. Un mois après le choix du président de la république, nous serons appelés de nouveaux aux urnes pour élire les députés. Le débat est donc à continuer et à prolonger, car une loi d’orientation ne pourra voir le jour que si elle est portée par un gouvernement ou par des parlementaires.

En gardant le contact avec les partis politiques, en interpellant les candidats à la députation, le SEP souhaite que l’éducation populaire reste un sujet d’actualité, de propositions et de discussion. En continuant à promouvoir nos 20 propositions auprès de partenaires, le SEP entend bien que cette question soit portée par le plus grand nombre.

 

 

 

 

 

 

 

Publié dans Vie syndicale

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